13 mars 2018 par
Les romains ne connaissaient guère cette couleur à laquelle ils n’avaient pas donné de nom !
Cette couleur populaire (de base car composante du vert avec le jaune) au nom emprunté à la langue allemande (blau) possède mille nuances différentes.
C’est le christianisme qui a commencé à représenter cette couleur comme celle du ciel.
Le
bleu change de statut au 11e siècle. Il se fixe, dans
l’iconographie, comme couleur du manteau de la Vierge. D’abord
religieux et marial, il éclate dans les vitraux gothiques.
Puis il entre en politique : les armoiries familiales des Capet
(fleurs de lys sur fond d’azur) deviennent l’emblème du roi de
France vers 1130, en particulier Saint Louis (IX). Le rouge reste impérial et papal,
mais le bleu devient royal : c’est la couleur du légendaire
roi Arthur.
Sa vogue peut même se mesurer : vers 1200, l’azur
n’est présent que dans 5 % des armoiries ; vers 1400, la
proportion est de 30%. Les teinturiers en bleu détrônent, dans la
corporation, ceux du rouge.
Entre
les 15e et 17e siècles, le bleu devient une couleur
« morale ». Les lois somptuaires prolifèrent, qui
régissent entre autres le vêtement, « premier support de
signes dans une société alors en pleine transformation ». Il y a des couleurs interdites, et des couleurs
prescrites, notamment pour marquer ou stigmatiser.
Mais on ne
stigmatise pas en bleu : ni prescrit, ni interdit, le bleu est
libre. La Réforme protestante, qui est iconoclaste, mais aussi « chromoclaste », assure la
promotion du noir vestimentaire. Le bleu en profite et devient une
couleur « honnête ». Une nouvelle sensibilité
chromatique s’installe : le noir et le blanc quittent
l’univers des couleurs.
Couleur aux mille nuances et camaïeux, le bleu est une couleur porte-bonheur, douce, apaisante, bienfaisante et protectrice.
Site réalisé avec SPIP 2.1.19 - Squelette ViaSPIP 2.1.10b