L’Avent ... ... et le temps des fêtes
Article mis en ligne le 6 décembre 2022
dernière modification le 9 janvier 2023

 Le temps des fêtes, un petit livre de méditation de Thomas Merton. Franco-américain, il est né en 1915 dans les Pyrénées-Orientales. Par ses écrits spirituels et ses prises de position humanistes, il demeure précurseur du dialogue interreligieux. Dans La Nuit privée d’étoiles, livre culte, il fait partager son parcours spirituel depuis sa jeunesse agitée entre boîtes de jazz et militantisme politique et qui s’achève en descente aux enfers, jusqu’à sa prise d’habit dans un monastère trappiste du Kentucky. C’est avec des problèmes et des angoisses dont nous-mêmes sommes familiers qu’il s’est débattu. Pour lui la paix monastique est réflexion profonde sur l’actualité de la parole du prophète Jérémie : Ils ont crié Paix, paix, et il n’y a pas de paix, faisant découvrir la part d’éternité dans l’ homme nouveau, et montre que vivre avec les pauvres de son temps est le seul chemin vers la paix véritable. Son livre Le temps des fêtes date de l’année de sa mort prématurée le 10 décembre 1968, à 53 ans, il y a donc 55 ans. Il s’y trouve un passage sur la démarche spirituelle de l’Avent :
« L’Avent signifie que nous sommes prêts à ce que l’éternité et le temps se rencontrent non seulement dans le Christ, mais en nous, dans l’homme, dans notre vie, notre monde, notre temps. Si nous voulons entrer dans ce qui est nouveau, nous devons accepter la mort de ce qui est vieux. Par conséquent, le commencement, c’est la fin. Il faut accepter la fin avant de pouvoir commencer. Ou plutôt, pour être fidèle à la complexité de la vie, il nous faut accepter, en même temps, la fin dans le commencement.
Le secret du mystère de l’Avent est donc de savoir que je commence où je finis parce que le Christ commence où je finis. Ou, en termes plus familiers : je m’éveille à la vie du Christ quand je meurs à moi-même. Le secret du mystère de l’Avent est donc de savoir que je commence où je finis parce que le Christ commence où je finis.
Je commence à vivre pour le Christ quand j’atteins la « fin » ou la « limite » de ce qui me divise de mon frère ; quand j’accepte de franchir cette limite, de traverser cette frontière, de devenir un étranger, d’entrer dans un désert qui n’est pas « moi-même », où je ne respire pas l’air, où je n’entends pas le tumulte de ma ville, où je suis seul et sans défense dans le désert de Dieu. » HW